LE GUIDE SÉFARADE POUR PESSAH 5775/2015
PAR LE RAV HAÏM A. MORYOUSSEF : AUTEUR DU BON ŒIL – BÈN PORATH YOSSEF
CHEF SPIRITUEL DE L’ACADÉMIE PORAT YOSSEF
BÉDIQATH HAMESS : LA RECHERCHE DU HAMESS
Conformément à l’enseignement de la Michna, (T. B. Pessahim 2 a) la veille du 14 Nissane, une demi-heure après le coucher du soleil, il faut procéder à la
recherche systématique du hamess partout : maison, garage, vouture, lieux de travail, et ce, dans tous les
coins et recoins, à la lumière de la bougie.
Il faut également examiner très soigneusement les poches des vêtements des enfants, les sacs et
cartables, les livres de prières… les sacs d’aspirateurs dont il faudrait changer les filtres.
COMMENT FAIRE LA BÉDIQA
Après s’être assuré(e) d’avoir tout examiné, il est de coutume de placer dans les différents coins
de la maison, dix petits morceaux de pains de moins de 29 grammes, soigneusement enveloppés dans du
Remarque : Ceux qui les mettent dans du papier aluminium doivent s’assurer que le lendemain, avant de
brûler le hamess, ils ouvrent ces papiers afin que le pain puisse être consumé par le feu.
Notre grand maître, le Rav Bèn Ich Haye, rapporte une coutume de se munir d’un sac contenant
un petit morceau de pain avec un peu de sel, et d’y déposer au fur et à mesure le hamess que l’on
trouve, pour brûler le tout le lendemain. Ceci est en signe de bon augure afin d’avoir le privilège
d’accomplir cette misswa pendant de longues années, le sel étant le symbole de la durée. Consulter les
bienfaits du sel dans le BON ŒIL – BÈN PORATH YOSSEF, du Rav Bèn Porath Yossef, tome I.
Il faut préalablement réciter la bénédiction suivante :
Baroukh Atta Ado-Naye, Élohènou mélékh ha-ôlam achère qiddéchanou bémisswotaw
wessiwwanou âl bioûr hamess
Béni Sois-Tu, Éternel notre D.ieu, Roi de l’Univers, qui nous a sanctifiés par Ses
commandements et nous a ordonné de détruire tout hamess (levain).
Une seule bénédiction est suffisante pour qu’une personne fasse la bédiqa dans des endroits
différents, même s’ils sont éloignés les uns des autres.
Il faudrait faire la bédiqa à la synagogue. Cette importante misswa est confiée au Hazzane, au
directeur du centre, ou au Gabbaye. Pour cette bédiqa, ils ne récitent pas de bénédiction.
LE BITTOUL : L’ANNULATION.
Une fois la recherche terminée et les morceaux de hamess récupérés, on récit le texte suivant à
Cal hamira déïcca virchouti, déla hazittèh, oudla biârttèh, livtil wéhachiv kéâfra déarâ.
Que tout hamess qui se trouve en ma possession, que je n’ai pu voir ni que je n’ai pu détruire,
soit considéré comme inexistant et sans aucune valeur, comme la poussière de la terre.
Remarque importante : Le bittoul se récite trois fois par le maître de maison seulement, dans la langue
qu’il comprend, pour s’assurer qu’il a bien saisi ce qu’il vient de faire. Si on lit ce texte en araméen
ou en hébreu sans comprendre ce que l’on récite, on ne s’acquitte pas de son obligation, et il faudra
reprendre la lecture dans une langue que l’on comprend.
Le lundi 14 Nissane, 14 avril 2014 au matin, vers 10 h, il faut se brosser soigneusement les dents,
passer la soie dentaire, et s’abstenir de consommer du hamess. Quelque temps avant 11 h environ, il faut
brûler le hamess ou le jeter dans à la mer, dans un ruisseau ou dans un fleuve, avant de réciter le texte
Cal hamira déïcca birchouti, da hazitèh, oudla hazitèh, déviârttèh, oudla viârttèh, livtil wéhachiv
Que tout le hamess qui se trouve encore en ma possession, que j’ai vu ou non, que j’ai détruit ou
non, soit considéré comme inexistant et sans aucune valeur, comme la poussière de la terre.
QUITTER LA MAISON AVANT PESSAH
Les familles qui partent en voyage, séjournent et passent les fêtes hors de la maison, ont
l’obligation, avant le départ, de rechercher, détruire et vendre tout hamess en leur possession, selon les
coutumes et rites d’usage, le dimanche soir 13 Nissane, 13 avril, et de lire les textes d’usages le matin du
Lorsque le voyage a lieu avant le 14 Nissane, comme dans notre cas, on procédera la veille de
notre départ, soit le mercredi 9 Nissane, 9 avril, à bédiqath hamess, la recherche du hamess, sans réciter
Cependant, une fois rendue à destination, chaque famille procédera à bédiqath hamess telle que
décrite dans le présent guide, en récitant la bénédiction d’usage. Le Rav Moryoussef le fera pour tout le
Le matin du 14 Nissane, cette année c’est le lundi 14 avril 2014, on supprimera toute trace de
hamess en le brûlant et en récitant les textes d’usage.
LE JEÛNE DES PREMIERS NÉS : TAÂNITH BÉKHOROTH.
Les garçons premiers nés âgés de 13 ans révolus se doivent de jeûner le jour du 14 Nissane.
Par contre, un garçon premier nés qui n’a pas encore atteint l’âge de la bar misswa, son père est
Néanmoins, la coutume veut ce jeûne puisse être épargné en participant à une célébration de clôture
d’un traité de Talmud, siyyoum massékhéth. Cependant, ces premiers nés sont tenus de se présenter
eux-mêmes au début du siyyoum, et non venir après pour consommer le petit morceau de gâteau et de
s’acquitter ainsi de l’obligation de jeûner. Le fait de charger quelqu’un de leur apporter ce petit morceau
de gâteau ne les acquitte pas de leur obligation de jeûner.
CHABBATH ET FÊTES À L’HÔTEL :
Durant le séjour à l’hôtel, il est important de respecter ces quelques règles :
L’ouverture des chambres :
En général, les ouvertures des chambres se font à l’aide d’une carte magnétique dont l’usage est
interdit durant le Chabbath et les jours de fêtes. Cette directive réfère à la règle
Chévouth di Chévouth Bimqom Misswa, du Choulhane Âroukh, chap. 307 § 5.
Il faut éviter d’emprunter le passage qui mène à la sortie principale car les portes coulissantes
sont mues à l’électricité. Il faut aussi vérifier avant le Chabbath et les jours de fêtes si les sorties de
secours peuvent être empruntées, et dans le cas contraire, faire des
arrangements avec la réception pour qu’elle se charge de ce service.
ÈROUV-HASSÈROTH : L’USAGE COMMUN D’UNE COUR, D’UN HÔTEL, D’UN ÉDIFICE…
À l’hôtel comme dans un immeuble d’habitations toutes les chambres, tous les appartements, ou
tous les condos, d’un même palier donnent sur un vestibule. On ne doit emporter ni objet ni nourriture
d’un appartement à l’autre, ni d’un étage à l’autre, ni de sortir dans le vestibule un sac ou un contenant à
la main pour le jeter ou le verser dans le bac à ordures. Cependant, il est recommandé d’établir un
êroouv-hassèroth pour ne pas transgresser ces règles. Choulhane Âroukh, chap. 370.
Pour ce faire, le Rav Moryoussef prendra le vendredi une miche de pain intacte, la remettra à
son voisin de palier en lui diasant : Je te remets cette miche que tu conserveras au nom de tous les
locataires juifs de cet hôtel. Il lui remettra cette miche après l’avoir élevée à la hauteur d’une palme, en
Baroukh Atta Ado-Naye, Élohènou Mélékh Ha-Ôlam achère qiddéchanou bémisswotw wessiwwanou âl
Béni Sois-Tu, Éternel notre D.ieu, Roi de l’Univers, qui nous a sanctifiés par Ses commandements et
nous a ordonné le précepte du êrouv.
Il ajoutera ensuite : Que par ce êrouv, il nous soit permis de sortir et de transporter d’un
appartement à l’autre, d’une chambre à l’autre, d’un étage à l’autre, tout objet ou toute nourriture.
Il conservera ensuite cette miche, pour dire que tous les locataires qui habitent l’hôtel peuvent
ALLUMAGE DES BOUGIES :
À l’hôtel, il est normalement interdit pour fin de sécurité d’allumer des bougies. Il est donc
recommandé avant Chabbath et les jours de fêtes d’allumer les bougies dans la salle à manger commune.
Une seule bérakha suffit suffit.
Cf. Choulhane Âroukh, chap. 263 § 8.
Les femmes s’acquitteront ensemble de cette misswa en allumant chacune deux bougies, et
seulement une seule femme pourra réciter la bénédiction d’usage, pour Chabbath.
Baroukh Atta Ado-Naye, Élohènou Mélékh Ha-Ôlam achère qiddéchanou bémisswotw wessiwwanou
léhadliq nèr chél Chabbath.
Pour les jours de fêtes : Baroukh Atta Ado-Naye, Élohènou Mélékh Ha-Ôlam achère qiddéchanou
bémisswotw wessiwwanou léhadliq nèr chél Yom Tov.
Les femmes séfarades doivent faire la bénédiction avant l’allumage.
On répondra toujours Baroukh Hou Ou-Varoukh Chémo après avoir écouté le Nom de D.ieu
prononcé par celui ou celle qui récite la bénédiction.